Merci à Antoine Zbinden, l'ami urbaniste improvisé archéologue qui a déniché ce vieux numéro de Paris Match.
décembre 18, 2009
Paris dans 20 ans... il y a 40 ans
Merci à Antoine Zbinden, l'ami urbaniste improvisé archéologue qui a déniché ce vieux numéro de Paris Match.
décembre 02, 2009
Les collectivités locales ont besoin des compétences des urbanistes
Francis Beaucire - Professeur d'Aménagement et Urbanisme et Directeur du Master Aménagement et Urbanisme de l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne
Sylvie Fol - Professeure d'Aménagement et Urbanisme et Directrice du Master 1 Aménagement et Urbanisme de l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne
Isabelle Géneau – Maître de conférences en Géographie et Aménagement à l’Université Paris 1 - Panthéon SorbonneBaptiste Danel - Urbaniste-Géographe - Délégué du Collectif National des Jeunes Urbanistes
Alexandre Laignel – Urbaniste-Géographe – Vice-président de l’association des étudiants en Urbanisme de l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne
Les candidats au concours ont vu les lettres de refus tomber par centaines cette année (1600 selon la direction des concours du CNFPT fin juin). Par exemple, sur les 30 diplômés du Master d’urbanisme de l'Université Paris 1 en 2008, les 5 candidats ont été écartés par la Commission d'Equivalence des Diplômes de la session orale, et cela en dépit de leur réussite à l'épreuve écrite d'admissibilité. Avec un diplôme de niveau bac + 5 en urbanisme, ils n'étaient pas suffisamment qualifiés... pour prendre part au pilotage des politiques urbaines de nos collectivités locales. Les effets de ces décrets - limitant l’accès au concours aux seuls titulaires de diplômes « scientifiques et techniques » - sont déroutants : un diplômé en biologie a plus de chance de piloter la révision d’un Plan de Déplacements Urbains ou d’un Plan Local d’Urbanisme qu'un autre issu d’une formation en urbanisme !
Cette situation apparaît d’autant plus ubuesque que les plus de 1500 ingénieurs territoriaux issus de l'Université ont fait leurs preuves auprès des décideurs locaux, qui reconnaissent et recherchent leurs qualités pour piloter leurs politiques urbaines.
L’émulation d’idées autour de l’intercommunalité, ainsi que le développement d’une pensée urbaine mêlant urbanisme et transport (loi SRU), a montré l’indispensable dépassement du cloisonnement disciplinaire pour répondre aux enjeux des villes du 21ème siècle : développer les mobilités en lien avec les logiques d’urbanisation, désenclaver les territoires, ou encore atténuer les ségrégations sociospatiales. L'urbaniste y joue un rôle clef aux côtés des élus qui font la ville de demain, qu'il éclaire de ses compétences en diagnostic et prospective, développées au croisement des différents champs disciplinaires. Ces décrets renversent ainsi le mouvement d’échange transdisciplinaire impulsé par l'avènement du développement durable au cœur des politiques publiques.
Si le CNFPT a juridiquement raison en appliquant la loi, il a politiquement tort au regard des conséquences de son application : nombre de collectivités locales vont être contraintes de se passer de profils correspondant à leurs besoins. Pourtant, en l’état actuel du régime statutaire de la fonction publique territoriale, le grade d’ingénieur territorial est le seul permettant d’exercer toute la palette de métiers de la ville au sein de nos collectivités locales.
15 associations (2) d'étudiants et diplômés des formations en urbanisme ont créé le Collectif National des Jeunes Urbanistes. Soutenu par les organisations professionnelles et universitaires de l'urbanisme (3), le CNJU a publié un projet de Lettre ouverte sur son site Internet (4) à destination des ministres PECRESSE, WOERTH et MARLEIX qui a déjà reçu plus de 3000 signatures dont celles de nombreux urbanistes renommés. Des parlementaires ont adressé des questions écrites au gouvernement et de nombreux élus dont les présidents de l'AdCF, de l'AMF, du Forum pour la gestion des Villes, de l'ANAH, de l'ANRU ou de l'USH, ont signé la Lettre ouverte. Ces élus considèrent que l'urbanisme n’est pas une science d'État mais une politique publique décentralisée et demandent au gouvernement de « revoir sa copie » : la réécriture de ces décrets est indispensable et doit rétablir l'accès des urbanistes au concours dès la session 2010.
(1) Décret n° 2002-508 et décret n°2007-196
(2) AIPT (Ecole Polytech'Tours), Assoc'IATEUR (Institut d'Aménagement du Territoire et d'Environnement de l'Université de Reims), EAUB (Institut d'Aménagement, de Tourisme et d'Urbanisme de Bordeaux), ENVAR (Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de Lille), ENVOL (Institut d'Aménagement et de Développement Territorial de Toulouse), GéoArchi (Institut de Géoarchitecture de Brest), Magistram (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), TransPers (Université Lyon 2 et Ecole Nationale des Travaux Publics de l'Etat), Urba & Co. (Institut d'Urbanisme de Grenoble), Urba & Urbi (Institut d'Urbanisme de Lyon), Urbam's (Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de Paris - Sorbonne), Urba Plus (Institut d'Urbanisme de Paris), UrbaPonts (Ecole Nationale des Ponts et Chaussées), Urba'Voc (Institut d'Aménagement Régional d'Aix-en-Provence), Urbi (Institut Français d'Urbanisme)
(3) APERAU, CFDU, SFU et UT
(4) http://www.acces-urbanistes-fpt.fr
août 07, 2009
Usages pluriels du vélo, fragments de villes indiennes (2)
Dans un pays où « l’économie informelle » occupe plus de la moitié de ses habitants, de nombreux métiers gravitent autour du vélo. Au nord de la gare du Old Delhi, une portion de rue entière s’est tournée vers cette économie. Si quelques magasins proposent l’achat de bicyclettes neuves, c’est surtout la réparation des vélos et des rickshaws –taxis vélos de 2 places - qui anime la vie du quartier. Partout dans Delhi, des rickshaws conduits par des indiens en sueur harponnent les rues sous 40 degrés et interpellent les clients potentiels pour les conduire, contre quelques roupies (soit quelques dizaines de centimes d’euros), à leur destination. Nombreux sont ces véhicules qui ont déjà du subir plusieurs rafistolages.
La bicyclette peut aussi être transformée pour de usages nouveaux. On y rajoute une roue afin de la transformer en tricycle pour servir à transporter des marchandises, c’est ainsi que les rives des rues des villes indiennes sont occupées par des vendeurs en tout genre à vélo triporteur : matériaux de construction légers, nourriture (samosas, glaces khoolfi, jus de citron…), vêtements emmenés à la lessive… Ce sont des filières d’activités entières dont la logistique est assurée par le mode cyclable.
plus de la moitié de la population (Delhi)
juillet 21, 2009
Christiana, enclave post-libertaire au coeur de Copenhague
Après avoir pris le bus 66 depuis le centre on arrive à l’entrée du quartier « auto-géré » de Christiana. Un bâtiment long aux briques brunes enclave le quartier sur le reste de la ville. A l’entrée principale, un panneau signale l’accès à cette mini-société fondée par une centaines de hippies en 1971 en lieu et place d’une base militaire. Assez vite on devine que l’utopie libertaire de l’autogestion a du affronter les réalités économiques quand on croise les échoppes de vendeurs d’encens, chapeaux, et autres tee-shirts à l’emblème du quartier (un rectangle rouge marqué de trois points jaunes). Impression confirmée quand plus loin, on traverse un chemin bordé de vendeurs de marijuana, qui, quand on y regarde de plus prêt, ne provient plus des jardinets biologiques de Christiana, mais des grandes autoroutes de la drogue européennes.
Mais si les plus conservateurs font preuve de patience, ils découvriront une facette plus authentique de ce territoire. Dans un tableau romantique se mêle à architecture de brique brunes joliment vieillissante des formes d’habitats spontanés, nichés dans les interstices des petits talus et contre les maisons. Les matériaux de récupération ont donné naissance à des petites maisonnettes habités, et les espaces publics ont été apprivoisés par les riverains. Ils semblent traités comme un bien commun, comme en témoigne la présence de mobiliers urbains trônant sereinement sur l’espace public : tables, chaises, ballons d’enfants, ou encore table de ping pong. Une végétation foisonnante et anarchique rajoute à ce tableau de jolie désordre, ponctuée par des boites de récupération de divers matériaux recyclables. Si la curiosité ne manque pas, on pourra tenter d’attraper le sourire d’une habitante du quartier en train d’étendre son linge à sécher, ou de lancer une discussion avec un des hippies vieillissant à la longue barbe. Aujourd’hui, environ un millier de personnes habite ici. Si c’est le côté divertissement qui vous attire plus, vous pourrez profiter d’un des festivals musical qu’accueille Christiana et vous installer à une table en dégustant un des délicieux plats proposés par le restaurant en plein air. Quand même toujours un peu cher, à l’image de Copenhague en général.
En sortant de Christiana, un panneau annonce "You are now enterring in the E.U"
On rentre encore aujourd’hui vivre dans le quartier de Christiana par cooptation. Les loyers sont inexistants, ainsi que la fiscalité. C’est ce dont à quoi le revers du panneau d’entrée à Christiana fait allusion en annonçant « You are now enterring in the [European Union] » quand on quitte le lieu. Ce statut n’est pas sans causer des tensions dans la société de la capitale danoise, dont se font échos les acteurs politiques, tiraillés entre une volonté de retour à au conservatisme, et les convoitises foncières. Premier coup de semonce en 2004, menée par la majorité de droite à la tête de la municipalité de Copenhague. Une quarantaine de dealers sont arrêtés, et les échoppes de la rue principale sont détruites. Mais sous couvert d’une politique anti-drogue, la petite société craint la disparition du statut à part du lieu, ce que certains projets politiques esquissés ont confirmés en envisageant le retour sur le giron de la ville des terrains. Le retour à la tolérance prévaut depuis, et la cooptation demeure la règle. L’identité du lieu semble vivre encore aujourd’hui, mais pour combien de temps encore ?
A voir sur le site de Rue 89: "Christiana, démolition d'une utopie à Copenhague", Mai 2007
Photographies: Alexandre Laignel
juillet 20, 2009
"En sortant de l'école..." à Agra, fragments de villes indiennes (1)
mai 26, 2009
Résumé d'atelier de fin d'étude - Les potentiels d'une valorisation du réseau de la RATP par le fret urbain - Etude prospective
Étude à diffusion restreinte
Sous la direction de Monsieur le Professeur Francis BEAUCIRE,
Stéphane COBO pour la RATP


Ce constat pose le point de départ de la présente étude dont l’objectif est de dessiner les traits du fret urbain parisien à l’horizon 2050, grâce à l’usage des modes de transports collectifs ferrés. La multiplicité des acteurs impliquée permet de rendre compte de la
* aménagement des sites de transbordement périphériques ;
* aménagement de véhicules « mixtes » pour le transport de marchandises et le transport de voyageurs ;
* synchronisation sur le même réseau entre véhicules dédiés aux transport des seules marchandises et véhicules dédiés aux personnes ;
* traitement des liaisons verticales entre les profondeurs du métro et la surface ;
* syndication des livraisons aux différents destinataires pour agréger temporellement et spatialement l’éclatement des livraisons ;
* création d’un conteneur universel pour le transport ;
* création de petits entrepôts de logistique intégrés dans la ville ;
* solutions pour rendre le « dernier kilomètre » propre ;
* identification d’une autorité encadrante.
La mise en œuvre de ces objectifs intéressera les pouvoirs publics, leur prise en compte avançant des réponses concrètes aux objectifs inscrits dans le cadre du protocole de Kyoto. En effet, le transport de marchandises constitue une des principales sources de pollution en Ile-de-France. Par exemple, il est responsable à lui seul de 26 % des émissions globales de CO2.
La viabilité économique apparaît également au cœur de cette étude et justifie l’intérêt spécifique qui est portée aux expériences d’autres agglomérations de typologie proche de celle de Paris. L’approche adoptée de benchmarking vise à identifier les niches de marchés potentielles en réponse aux demandes latentes que nous avons identifiées.

A plus long terme, ces initiatives mises en œuvre à Paris, se devront d’être d’une part des expériences phares capables d’enclencher l’impulsion de nouvelles initiatives, et elles contribueront d’autre part à aménager plus encore le réseau de transport vers le fret. Vers un nouvel urbanisme, qui intègrerait la logistique et le fret urbain comme des composantes à part entière et intégrée de la fabrique de la Ville.
L’étude se décompose en quatre temps : nous dresserons dans un premier temps un état des lieux du fonctionnement actuel du fret urbain dans le cas parisien, sous le prisme des chaînes logistiques et des modes de transport, croisés aux enjeux environnementaux et réglementaires. Après quoi nous examinerons les mises en œuvre étrangères ou françaises sous la forme d’un Benchmarking, qui nous permettra ensuite d’analyser les possibilités futures qu’offrent les réseaux de RER, de métros et de tramways de la région Ile-de-France. Jugée fondamentale dans le cadre d’une approche intégrée du fret urbain à l’échelle parisienne, la question des sites de transbordement périphériques fera l’objet de la dernière partie, et proposera une étude de connectivité de différents sites pouvant potentiellement devenir dans le futur des lieux pivots dans l’organisation de la livraison des marchandises vers les espaces urbains centraux.
PLAN:
1ère partie : Le transport de marchandises en ville : chaîne logistique & modes de transport
Le transport de marchandises
Les impacts environnementaux
La réglementation en vigueur
Les sites de transbordement
Deux exemples de livraisons alternatives à l’utilitaire pour le dernier kilomètre
2ème partie : Benchmark :
Dresde : CarGoTram
Amsterdam – CityCargo
Zurich – Cargo-Tram
Ile-de-France – Le Monoprix
Madrid – Metro-Barajas
Les Chemins de Fer Fédéraux helvétique – Chek-in & Fly Rail Baggage
Étude de faisabilité entre CDG et les Halles
3ème partie : Quel potentiel de fret urbain en Ile-de-France ?
Le RER
Le métro
Le tramway
4ème partie : Les sites stratégiques du transbordement du futur – Etude de connectivité
Sélection de 15 sites franciliens et analyse de connectivité
Contradictoirement, le TMV est mal connu. Et même les pouvoirs publics sont totalement désengagés dans la gestion de ces déplacements. Bien que ce ne soit pas de la mauvaise volonté, cette situation s’explique essentiellement par le nombre faramineux d’acteurs qui entrent en jeu. En effet, tout individu peut être considéré comme acteur de la chaîne logistique, rien que par sont statut de consommateur.
Face à cette situation et aux externalités que le TMV produit (pollution, bruit, occupation de la voirie, sécurité routière, etc.), les pouvoirs publiques essayent d’encadrer ces déplacements et ainsi diminuer ces externalités. Le Plan de Déplacements Urbains d’Ile-de-France, actuellement en révision, est éloquent sur cette volonté. Un enjeux du futur PDUIF est de : « Promouvoir une organisation du transport de marchandises plus respectueuse de l’environnement :
* […]
* En favorisant le transport de marchandises par voie d’eau et le fret ferroviaire
* Réfléchir à la localisation des plates-formes logistiques et à leur usage multimodal »2
Le transport de marchandises par le fer a donc toute sa légimité mais sa mise en place n’est pas chose aisée. Instaurer un système de fret urbain sur les réseaux ferrés de surface ou souterrains, de manière globale pour les livraisons de marchandises apparait illusoire, en tout cas pour ce début de 21ème siècle. En effet, une refonte générale des chaînes logistiques serait nécessaire et extrêment complexe étant donné le nombre d’acteurs concernés, ayant tous des attentes et des priorités propres. Mais l’utilisation de ces réseaux pour le TMV reste possible ponctuellement, en agissant sur une chaîne logistique ou un service précis (en limitant les acteurs). Les nombreux exemples européens en témoignent.
Tout au long de cette étude, nous avons chercher à cibler des marchandises, à imaginer de nouveaux services qui permettraient d’étendre l’offre d’un transporteur urbain tel que la RATP. Les résultats présentent donc la RATP comme un acteur ayant un fort potentiel pour le développement de fret urbain. En effet, elle offre déjà actuellement un service unique, dont dépend tous les parisiens, et des horaires de services inégalés. Un service de déplacement de colis de station à station, ou un service de livraison de bagages entre la ville et les gares et aéroports, ont a eux seuls un potentiel de plus de 2 millions de clients. En effet, tout citoyen ne se déplace que rarement les mains vides, et les touristes encore moins. Poser la question autour de vous, vous verrez vite l’enthousiasme et les idées d’appropriation d’un tel service par chacun…
mai 18, 2009
La tour, vraie ou fausse solution pour la "Ville dense" ?
Exposé collectif réalisé dans le cadre de l'enseignement "Enjeux environnementaux de l'aménagement" dirigé par Martine Tabeaud - Magistère 2/Master 1 Paris 1 Panthéon Sorbonne - Décembre 2007.
avril 29, 2009
Récit imaginaire - Le fret urbain à Paris à l'horizon 2050

Engagé dans une étude collective pour la RATP sur la faisabilité du fret urbain à l'horizon 2050, par le biais de modes de transports collectifs "propres" (métro, RER, Tramway...), nous avons été amené à approcher une des facettes du fonctionnement des villes, souvent peu familière des urbanistes. L'exercice de prospective nous a conduit à réaliser un récit imaginaire dans lequel la vie de Grégory, parisien en 2050, nous aiderait à imaginer ce que le transport de marchandises pourrait être dans un demi siècle... Préambule de l'étude pour la RATP sur la faisabilité du fret urbain sur modes TC à l'horizon 2050.
Paris, 21 juin 2050, 5h30
Référence illustration: http://buzzynews.com/wp-content/uploads/2008/05/new-york-du-futur-vue-entiere.jpg